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Mars 2025
Cunèges, Dordogne. France
Fermez les yeux un instant. Le vent sec du nord balaie la steppe en ce début de printemps glacial. Autour d’un feu crépitant, les chasseurs, tout juste rentrés, s’affairent à dépecer deux rennes. La peau des bêtes sera tanné pour des vêtements, et leur viande nourrira tout le campement pour plusieurs jours. Non loin de là, un autre bruit attire votre attention : des percussions régulières, presque hypnotiques. Dans un coin, un tailleur de pierre s’affaire depuis des heures sur un bloc de silex. Son objectif ? Façonner une feuille de laurier, non pas pour la chasse, mais pour pousser son art à la limite du possible.
Ouvrez les yeux ! Nous sommes en Dordogne, 25 000 ans plus tard, près de Bergerac. Vous ne rêvez pas : Ce savoir-faire millénaire est toujours vivant, grâce à Adrien Sauvestre.
Passionné enraciné dans son territoire, Adrien est un enfant du pays, un amoureux de la nature, des pierres et de l’histoire. « Quand j’étais petit, je collectionnais les cailloux de l’allée de chez mes grands-parents », raconte-t-il avec un sourire. « J’ai toujours gardé ce qui va par paires. » Cantonnier et guide de pêche à la mouche, cet autodidacte habile de ses mains a découvert, au début des années 2010, une nouvelle passion : la taille de silex.
De ses premiers essais maladroits à un niveau de précision impressionnant. « Au départ, je ne faisais ça que pour moi. Puis, j’ai en proposé à la vente. Ça a pu arrondir des fins de mois, mais ce n’était pas ça qui me motivait le plus », raconte-t-il.
« Ce qui m’intéresse, c’est de reproduire les gestes des tailleurs préhistoriques, de comprendre leur savoir-faire et leurs intentions »
Rapidement, Adrien partage son travail sur les réseaux sociaux. Si les commentaires sont en majorité élogieux, l’un d’eux, plus critique, retient son attention. Celui de Miguel Biard, archéologue autodidacte de renom, directeur de fouilles pour l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), connu aussi sous le pseudonyme de « Capitaine Caverne ». Cet échange marque un tournant dans le parcours d’Adrien.
Miguel lui fait prendre conscience d’enjeux qu’il n’avait pas mesurés, comme la pollution des sites ou le risque de créer de faux vestiges archéologiques. En effet, la Dordogne est un territoire riche en traces humaines, habité depuis au moins trois millions d’années. À la fin de la dernière ère glaciaire, entre 30 000 et 5 000 ans avant notre ère, la région a été le théâtre d’une activité humaine intense, comme en témoignent de nombreux sites archéologiques.
Sous l’influence de son mentor, Adrien s’oriente vers une approche scientifique de son art. Il se concentre sur la période Solutréenne (-26 000 à -23 000 ans), au Paléolithique supérieur, une époque où la taille de la pierre atteignait des sommets de raffinement. Ces « orfèvres de la pierre », comme les appellent les archéologues, produisaient des outils aussi esthétiques que fonctionnels, témoins d’une société sophistiquée.
« Ce qui m’intéresse, c’est de reproduire les gestes des tailleurs préhistoriques, de comprendre leur savoir-faire et leurs intentions », explique Adrien.
Lors de démonstrations publiques, il partage cette fascination avec le grand public. Sous ses mains, le silex se transforme, rappelant la maîtrise et l’ingéniosité de nos ancêtres. Ces moments magiques invitent à un voyage dans le temps et témoignent de la richesse culturelle et historique de la Dordogne.
« Orfèvres de la pierre »
Grâce à son talent et à son engagement, Adrien Sauvestre perpétue un art vieux de milliers d’années tout en sensibilisant à la préservation de notre patrimoine.
Dans un monde où le passé tend à s’effacer face au modernisme, son travail nous rappelle que l’histoire est un trésor à préserver et à transmettre.
Mars 2025
Cunèges, Dordogne. France
Fermez les yeux un instant. Le vent sec du nord balaie la steppe en ce début de printemps glacial. Autour d’un feu crépitant, les chasseurs, tout juste rentrés, s’affairent à dépecer deux rennes. La peau des bêtes sera tanné pour des vêtements, et leur viande nourrira tout le campement pour plusieurs jours. Non loin de là, un autre bruit attire votre attention : des percussions régulières, presque hypnotiques. Dans un coin, un tailleur de pierre s’affaire depuis des heures sur un bloc de silex. Son objectif ? Façonner une feuille de laurier, non pas pour la chasse, mais pour pousser son art à la limite du possible.
Ouvrez les yeux ! Nous sommes en Dordogne, 25 000 ans plus tard, près de Bergerac. Vous ne rêvez pas : Ce savoir-faire millénaire est toujours vivant, grâce à Adrien Sauvestre.
Passionné enraciné dans son territoire, Adrien est un enfant du pays, un amoureux de la nature, des pierres et de l’histoire. « Quand j’étais petit, je collectionnais les cailloux de l’allée de chez mes grands-parents », raconte-t-il avec un sourire. « J’ai toujours gardé ce qui va par paires. » Cantonnier et guide de pêche à la mouche, cet autodidacte habile de ses mains a découvert, au début des années 2010, une nouvelle passion : la taille de silex.
De ses premiers essais maladroits à un niveau de précision impressionnant. « Au départ, je ne faisais ça que pour moi. Puis, j’ai en proposé à la vente. Ça a pu arrondir des fins de mois, mais ce n’était pas ça qui me motivait le plus », raconte-t-il.
« Ce qui m’intéresse, c’est de reproduire les gestes des tailleurs préhistoriques, de comprendre leur savoir-faire et leurs intentions »
Rapidement, Adrien partage son travail sur les réseaux sociaux. Si les commentaires sont en majorité élogieux, l’un d’eux, plus critique, retient son attention. Celui de Miguel Biard, archéologue autodidacte de renom, directeur de fouilles pour l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), connu aussi sous le pseudonyme de « Capitaine Caverne ». Cet échange marque un tournant dans le parcours d’Adrien.
Miguel lui fait prendre conscience d’enjeux qu’il n’avait pas mesurés, comme la pollution des sites ou le risque de créer de faux vestiges archéologiques. En effet, la Dordogne est un territoire riche en traces humaines, habité depuis au moins trois millions d’années. À la fin de la dernière ère glaciaire, entre 30 000 et 5 000 ans avant notre ère, la région a été le théâtre d’une activité humaine intense, comme en témoignent de nombreux sites archéologiques.
Sous l’influence de son mentor, Adrien s’oriente vers une approche scientifique de son art. Il se concentre sur la période Solutréenne (-26 000 à -23 000 ans), au Paléolithique supérieur, une époque où la taille de la pierre atteignait des sommets de raffinement. Ces « orfèvres de la pierre », comme les appellent les archéologues, produisaient des outils aussi esthétiques que fonctionnels, témoins d’une société sophistiquée.
« Ce qui m’intéresse, c’est de reproduire les gestes des tailleurs préhistoriques, de comprendre leur savoir-faire et leurs intentions », explique Adrien.
Lors de démonstrations publiques, il partage cette fascination avec le grand public. Sous ses mains, le silex se transforme, rappelant la maîtrise et l’ingéniosité de nos ancêtres. Ces moments magiques invitent à un voyage dans le temps et témoignent de la richesse culturelle et historique de la Dordogne.
« Orfèvres de la pierre »
Grâce à son talent et à son engagement, Adrien Sauvestre perpétue un art vieux de milliers d’années tout en sensibilisant à la préservation de notre patrimoine.
Dans un monde où le passé tend à s’effacer face au modernisme, son travail nous rappelle que l’histoire est un trésor à préserver et à transmettre.
Tous droits réservés ©David Sepeau 2025
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